Les réemplois de pierres antiques |
Christine Bezin
Conservateur du musée archéologique de Vaison-la-Romaine |
Depuis toujours les éléments lapidaires et les objets antiques retrouvés par l'homme ont
été réutilisés, inspirant les maçons de modestes masures aujourd'hui disparues, et bien sûr, les architectes des églises
romanes. Ces derniers les ont réemployés à la cathédrale Notre-Dame de Nazareth ; il y a là le cippe funéraire de Publius
Atilius lngenuus dans le clocher, un bas-relief à guirlande de fleurs et de fruits dans la corniche de l'arc triomphal,
des bases et colonnes de marbre dans l'abside et tous les éléments d’architectures utilisés en fondation et dont une partie
est visible au chevet. Les colonnades et chapiteaux des galeries du cloître sont également sculptés dans du marbre de
récupération comme en témoigne les différences de hauteurs, de couleurs...
 |
L'entrée ouest de la cathédrale en 1970 |
Un peu plus tard, à l'époque moderne, la nouvelle ville de la rive gauche (Haute-Ville), s'est élevée, elle aussi,
en puisant dans les vestiges antiques et dans les matériaux de la ville médiévale groupée autour de la cathédrale
dans la vallée. Ses murs emprisonnent encore des autels, des tambours de colonnes, des moulures qu'un œil averti
repère rapidement. Un acrotère de mausolée orné d’un masque de théâtre se distingue encore dans les remparts de la
Haute-Ville, à partir du pont gallo-romain.
[Retour page accueil]
[Mentions légales]
|