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Vaison-la-Romaine: Musée municipal


Musée archéologique Théo Desplans:
Parcours muséographique
Christine Bezin
Conservateur du musée archéologique
de Vaison-la-Romaine

Les galeries d'exposition s'articulent autour d'un espace vert central, à ciel ouvert. Le parcours est chronologique et thématique. Il permet aux visiteurs de comprendre les vestiges (panneaux et plans de situation) et de replacer dans leur contexte les objets usuels, votifs ou funéraires.

Secteur Préhistoire et Protohistoire

Aperçu de la première salle d'exposition, consacrée à la protohistoire et à la préhistoire de Vaison

Ce premier espace met en place les lieux et les peuplements avant la romanisation. Une carte des sites préhistoriques sur la commune de Vaison a été établie à partir de trouvailles souvent fortuites, et d'opérations de prospection.

Stèles en grès du VIème siècle avant J-C.
La protohistoire est évoquée à travers le moulage d'un foyer domestique de plein air, découvert sur la rive gauche de l'Ouvèze. Plusieurs stèles en grès du VIème siècle avant J-C, funéraires ou votives, sont présentées. Le secteur était peuplé de Ligures jusqu’aux invasions celtiques des IVe et IIIe siècle avant J.-C. Les voconces sont arrivés à cette époque. Une carte positionne l’implantation de leur confédération qui regroupait des peuplades secondaires, Sogiontii, Avantici, Vertamocorii et Voconcii. La confédération était établie entre la moyenne Durance au sud, l’Isère au nord, le couloir rhodanien à l’ouest et les Préalpes à l’est. Ce vaste espace était limité par les territoires des Salyens et des Albiens au sud, des Cavares à l’ouest, des Allobroges au nord, des Tricorrii et des Iconii au nord-est.

La romanisation s’est fondée sur le respect des identités ethniques. En effet, Rome a mis en place une organisation administrative calquée sur les frontières des peuples protohistoriques. Chaque cité "civitas" possédait un chef-lieu et se subdivisait en circonscriptions territoriales "pagi" liées à des agglomérations secondaires "vici". Les deux capitales voconces sont ainsi devenues chef-lieu de cité: Vasio (Vaison) le centre politique, économique, a obtenu le statut de cité "fédérée" (cité alliée). Quant à Lucus Augusti (Luc-en-Diois), la capitale religieuse située un peu plus au nord, elle a perdu peu à peu cette fonction au profit de Die, dotée du statut colonial. Le statut de cité fédérée dont bénéficiait Vasio depuis les années 69 à 59 avant J.-C., en faisait une cité alliée et permettait de conserver les institutions préromaines: un préteur entouré d’un conseil avait sous ses ordres des magistrats placés à la tête de territoires plus petits, les pagi. Les avantages du statut de cité fédéré étaient limités puisque les Voconces n’avaient pas le droit de battre monnaie, payaient un impôt et fournissaient des jeunes gens pour deux ailes de cavalerie.

Cette première salle présente les hommes qui vivaient ici avant la romanisation, puis la constitution de la ville gallo-romaine. Elle permet de comprendre le développement de la ville et de savoir comment la population voconce est passée de l'oppidum situé sur la hauteur rocheuse de la rive gauche à la vallée sur la rive droite.

Secteur Ville gallo-romaine

Le dégagement de 15 hectares de vestiges depuis le début du siècle et les observations réalisées au cours des travaux d'urbanisme, ont apporté de précieuses informations sur la ville antique. A son apogée (fin Ier – IIème siècle après J-C), elle couvrait 60 à 75 hectares. Le centre ville s'étendait sur la rive droite de l'Ouvèze, qui était endiguée dans sa traversée urbaine et bordée de constructions. Le système d'endiguement a pu être étudié en 1993 et 1996 par le Service d'Archéologie de Vaucluse, sur une longueur de 80 mètres en rive gauche. Une partie de la construction, basculée dans la rivière a permis de restituer l'élévation quasi complète de l'ouvrage (H. 5 m). La fondation reposait sur un semis de pieux et entretoises en chêne qui recevaient de grandes dalles en pierre comme on peut le voir sur la maquette présentée. L'étude dendrochronologique des pieux donnent une datation précise de l'année d'abattage des arbres - l'an 81 de notre ère. 7 pieux ont été restaurés.

L'essentiel de Vasio demeure toutefois enfoui sous l'agglomération actuelle, seuls des quartiers résidentiels, commerciaux et artisanaux ont été fouillés. Quelques monuments publics complètent notre connaissance de la ville.

Secteur Monuments publics

Secteur des Monuments publiques
Cette partie présente des inscriptions d'hommes publics, ainsi que des éléments d'architecture de grands édifices, tels que des chapiteaux corinthiens.

Tout un espace est consacré aux monuments des eaux: aqueducs, thermes publics, balnéaires. Des tuyaux en plomb qui distribuaient l'eau depuis l'aqueduc sont exposés, ainsi que des caissons à répartition d'eau ou chauffe-eau. Une vitrine présente plusieurs objets provenant des thermes (brique, lampe à huile, bille...).



Secteur Théâtre

Statues découvertes à l'emplacement du mur de scène du théatre antique
Une maquette, ainsi que des photographies, présentent le théâtre antique avant et après sa restauration de 1930-34. Les statues impériales en marbre, qui ornaient autrefois le mur de scène, constituent un ensemble d'une grande richesse, tant au niveau historique qu'artistique. L'aile Est offre un ensemble exceptionnel de grandes statues de marbre.

Fragment après fragment, elles ont été sorties de la fosse de scène du théâtre antique, de 1909 à 1913. Généralement, ces statues étaient placées dans des niches décoratives – nécessaires pour éviter les échos trop lents - du mur de scène et rien ne laisse envisager ici un autre scénario que ceux des théâtres d'Arles et d'Orange où étaient mis en relief et centrées dans le mur, d'une part l'effigie d'Auguste, d'autre part une statue cuirassée. A partir d'éléments exhumés de la fosse creusée dans la roche de la colline, on a pu restaurer quatre très belles et impressionnantes statues en pied (de 1,84 m à 2,16 m). Il s'agit dans l'ordre chronologique de Claude, empereur de 41 à 54, de Domitien au pouvoir de 81 à 96 et du couple impérial Hadrien (empereur de 117 à 138) et Sabine.

CLAUDE (hauteur 1,90 m)
La tête est ceinte d'une couronne épaisse de feuilles de chêne avec glands. L'empereur est dans l'attitude de l'orateur. Le torse nu, il est vêtu d'une draperie qui l'habille du bassin jusqu'aux pieds et recouvre l'avant-bras gauche. Longtemps attribués à Tibère, les traits de l'empereur Claude ont été identifiés récemment malgré les nombreuses et profondes cassures qui ont haché la partie gauche de son visage. Deux datations sont avancées: François Salviat propose une mise en place à Vasio, de la statue de l'empereur Claude, en partant de l'hypothèse qu'elle est liée à son passage lors de son voyage en Bretagne (îles britanniques) en 43 après J.-C, tandis que E. Rosso date la statue entre 41 et 46 après J.C.

DOMITIEN (hauteur 1,84 m)
Seule la tête en bouchon sur une statue cuirassée, est attribuée à Domitien. La chevelure a disparu, peut-être bûchée. La tête, retravaillée, était à l'origine celle de Néron (identification E. Rosso). L'ensemble du décor de la cuirasse - gorgonéion, victoires ailées, lambrequins - est antérieur au règne de Domitien. Il est de la fin du règne de Claude, peut-être de celui de Néron. C'est une source d'indications sur la richesse du décor des armures métalliques. Sous la tête de Gorgone présentée de face, minerve casquée, se tient droite sur un trépied. Le bras droit levé, la lance au poing, elle tient un bouclier de la main gauche, deux victoires aux ailes déployées l'entourent. L'ensemble est décoré sur les flancs de la cuirasse par de fins rinceaux au relief moins marqué. Les lambrequins sont ornés de motifs différents: la rangée supérieure montre, - têtes de méduse, - trophées, - faces barbues grimaçantes, - têtes de lion. La rangée inférieure a été travaillée avec moins de relief; il y figurent des attributs guerriers, de grands boucliers, des épées... La tunique apparait ensuite au-dessus du genou. Enfin, l'empereur porte sur l'épaule gauche le paludamentum.

HADRIEN (hauteur 2,16 m)
Traversant la Gaule à son retour de Bretagne en 122-123, Hadrien décide la construction à Nîmes d'une basilique en l'honneur de Plotine (épouse de son prédécesseur l'empereur Trajan). A partir de là, il est tentant de considérer la mise en place, à Vaison, des statues d'Hadrien et de Sabine à cette époque. Ce passage a d'ailleurs été pour l'empereur, l'occasion de s'intéresser aux peuples dont il traversait le territoire, et pourquoi pas aux Voconces, en leur accordant des faveurs. La statue du musée de Vaison représente l'empereur nu, à l'exception du manteau couvrant l'épaule gauche et maintenu par le bras. Ce dépouillement athlétique est caractéristique des statues princières dans le monde grec. Il est ainsi représenté à l'Asclépiéion de Pergame en Asie Mineure. Ce corps est idéalisé selon la convention et suivant les exécutions du IVe siècle avant J.-C. Hadrien, plus que les autres empereurs romains de son siècle, est très attiré par la culture hellénique; il porte la barbe épaisse et courte à la manière des philosophes grecs. Dans cette nudité, seule la couronne végétale à médaillon axial, marque la dignité impériale.

L'IMPÉRATRICE SABINE (hauteur 2,06 m)
Hadrien a ressenti le besoin d'imposer une scène d'entente familiale en raison de son adoption suspecte, la nuit du décès de Trajan. Quelques explications sont ici nécessaires: Sabine, née vers 80 de notre ère (décédée en 137) est la fille de Matidie, elle-même fille de Marciana, soeur de Trajan. Par sa femme, Hadrien possède ainsi des liens de parenté avec son prédécesseur et il n'hésite pas à mettre en avant, près de la sienne, l'effigie de Sabine. Celle- ci est figurée en matrone de l'aristocratie romaine, plus qu'en impératrice. Le visage sévère est encadré par une coiffure bien connue par les monnaies qui offrent une source d'indications chronologiques de premier ordre. Au-dessus du front, les mèches sont travaillées en diadème, puis surmontées d'une tresse qui couronne la tête selon la mode suivie par les femmes de l'aristocratie en 121-124. Elle porte une tunique aux plis nombreux, la "tunica muliebris", avec des demi-manches fendues vers l'extérieur du bras et assemblées par une élégante série de boutons.

Secteur Commerce et Artisanat

Exposition "Commerce et Artisanat"
Quelques récipients

Cet espace présente les témoins des activités artisanales gallo-romaines, connues en particulier par les fouilles du quartier des Boutiques à Puymin. Une inscription mentionne le regroupement en corporations d'artisans, commerçants et travailleurs. Bourreliers et cordonniers transformaient le cuir, les tisserands, la laine, et les tabletiers l'os et la corne. Une vitrine expose des pesons utilisés pour le tissage et des objets en os. Une autre présente des outils: serpe, marteau, pioche… Les outils agricoles et artisanaux sont les témoins de la longévité et de la constance dans les formes: pinces de forgeron, fils à plomb de maçon, balance romaine et poids, lames de couteaux, serpes, pioches...

Des pièces de monnaie et des amphores témoignent de la vigueur des échanges commerciaux à cette époque.

Secteur Religion

Exposition consacrée à la religion de Vasio avec, au centre, le marbre d'une tête d'Apollon

La religion gallo-romaine se caractérise par une osmose entre le fond indigène et les cultes romains voire orientaux. Dans le monde rural de Vasio, les cultes liés à la fécondité, à la terre et aux hommes étaient essentiels, comme en témoignent des inscriptions à des divinités secondaires dans le panthéon classique. Les Voconces adoraient Mercure, Sylvain ou Vulcain… Plusieurs autels sont dédiés aux déesses mères. De petits autels, dégagés dans des habitations, illustrent la pratique d'un culte domestique.

L'une des œuvres les plus célèbres du musée de Vaison est une tête d'Apollon en marbre. Longtemps assimilée à une "Vénus Laurée" (marbre blanc : hauteur 0,26 m avec le cou; découverte dans la maison des Messii en 1925), cette tête d'Apollon lauré est une copie du IIe siècle après J.-C. d'un original grec de la fin du Ve siècle avant J.-C., au style classique idéalisé. L'oeuvre reprend le profil grec (nez dans le prolongement du front).

Secteur funéraire

Stèles funéraires, caissons à incinération et décors de mausolées en forme de masque de théatre

Cette partie du musée est consacrée aux pratiques funéraires: localisation des zones sépulcrales, rites de l'inhumation ou de l'incinération. Elle présente des stèles funéraires qui marquaient l'emplacement des sépultures, ainsi que des caissons à incinération et de très beaux décors de mausolée en forme de masque de théâtre. Des objets usuels retrouvés dans les tombes témoignent des pratiques funéraires: fioles à parfum, lampes à huile, miroir...  Les inscriptions funéraires proviennent des zones de sépultures. Leur position toujours extérieure à la cité précise la superficie de Vasio autour de 60 à 70 hectares. Plusieurs zones de nécropoles gallo-romaines ont été repérées; les principales connues sont au quartier Pommerol, à la chapelle Saint-Quenin, en bordure d'aqueduc vers les fours à chaux, route de Malaucène et enfin sous le cimetière (quartier Roussillon). De ces espaces sont présentés quelques inscriptions honorifiques, dédicaces, sculptures d'ornement et bas-reliefs.

Secteur Maison gallo-romaine

Les quartiers fouillés de Vasio ont principalement révélé les vestiges d'habitats privés d'une partie de l'aristocratie voconce. Ce sont des constructions de grande superficie (2000 à 5000 m2). Dans le musée, il s'agissait de proposer aux visiteurs des reconstitutions partielles et des maquettes illustrant les aspects de ces demeures. Un espace est ainsi consacré à la cuisine, avec la reconstitution d'un foyer avec son four mobile (clibanus) pour le Ier siècle av. J-C. A proximité un foyer sur paillasse (Ier siècle ap. J.-C.) met en évidence l'évolution des pratiques culinaire et du confort que l'on trouvait dans ces maisons. Des vitrines présentent la vaisselle en terre cuite et en verre.

Maquettes de la Maison au Dauphin

Deux maquettes de la maison au dauphin mettent en évidence l'évolution de l'habitat entre le Ier siècle avant J-C et le IIème siècle après J-C. Cette ferme (villa rustica) du 1er siècle avant J.-C., entourée de terres agricoles, a été peu à peu noyée dans une zone en voie d'urbanisation à la fin du 1er siècle après J.-C. Son architecture et son plan ont suivi l'évolution générale et diverses modifications l'ont faite passer de l'état de ferme à celui de maison de ville (domus de 2700 m²).

Reconstitution de toiture antique et accessoires de constructions
Une reconstitution partielle d'une toiture antique avec tuiles plates à rebords (tegulae), tuiles romaines (imbrices), et antéfixes en bordure, informe le visiteur sur les couvertures des habitations. Des éléments de décor intérieur, de mobilier, ainsi que des objets usuels (bijoux, armes, jetons de jeux, miroirs) témoignent de la vie quotidienne. Des peintures murales du IIIème style pompéien et une mosaïque de 33 m2 provenant de la villa du Paon complètent l'ensemble.

La galerie Sud abrite les objets de la vie quotidienne.

On trouve également la plupart des pièces utilisées dans les différentes étapes d'une construction : clous, pattes de scellement, plaque de plomb à disposer sous les tuiles, serrure et clefs, caissons à eau et robinet, tuyaux en plomb. D'autres vitrines présentent des lampes à l'huile d'olive, des céramiques d'usage courant et de la vaisselle de luxe, la fameuse céramique sigillée (à pâte rouge vernissée et décorée).

Le célèbre buste en argent d'un patricien romain (H. 29,5 cm - argent repoussé) a été trouvé à la Villasse en 1924, dans les ruines d'une maison fouillée systématiquement à partir de 1934. Ce buste, en ronde-bosse, comporte les épaules et le départ des bras, d'un homme d'un certain âge à la physionomie marquée: rides profondes, sourcils épais, poches sous les yeux. Il a été réalisé d'une pièce et complété par quelques incisions. Des détails comme la barbe et la moustache piquetées le datent du second quart du IIIe siècle après J.-C.

Les peintures murales.

Un ensemble de panneaux d'enduits peints a été reconstitué par l'équipe d'Alix Barbet, Directeur de recherche au C.N.R.S., après la fouille d'une maison gallo-romaine partiellement dégagée au nord de la cathédrale Notre-Dame de Nazareth. Après un méticuleux travail en atelier, il a été possible de commencer à replacer chaque élément, tel un puzzle: ces enduits ornaient une salle de 7,5 m sur 10,5 m d'une hauteur minimum de 4 m. Cette peinture est datée par son décor, - le IIIe style pompéien - à la fin du ler siècle après J.-C. Elle comporte :
Enduit peint décoré d'un personnage ailé

  • en partie basse: haut podium à écailles bleu-vert;
  • en zone moyenne: grands panneaux rouges ocre dont certains sont décorés en leur centre de petits personnages ailés; sur trois parois, le panneau central était blanc avec une guirlande à festons pendant du sommet. En dessous, sur le fond noir de la prédelle (espace rectangulaire), un jardin est peint à l'ocre jaune. Tous les panneaux sont limités par des colonnes à cannelures. Sur la quatrième paroi, le panneau blanc, absent, était remplacé par la porte dont les biseaux d'encadrement ont été retrouvés jusqu'à une hauteur de trois mètres.
  • Zone supérieure: trop abîmée, elle n'a pas pu être reconstituée. Elle se matérialisait par une corniche fictive très mince avec un plafond vu en perspective.
Ce IIIe style pompéien renonce au système à architectures fictives, au profit des surfaces planes décorées de motifs fins tels que galons brodés, filets multiples, candélabres grêles. Ce style a été à l'honneur dans les habitations de 15 avant J.-C. à environ 45 après J.-C. Vers la fin de cette période, les peintres réutilisent la colonne. Natures mortes, paysages ou figures volantes animent les grands panneaux. Avec la peinture présentée au musée de Vaison, nous retrouvons ce retour à une composition architecturée de la fin du IIIe style. Les couleurs excepté le noir qui provient d'os ou bois calciné, sont d'origine minérale. Ce sont principalement des terres colorées par des oxydes métalliques, (oxyde de fer pour le jaune - oxyde de fer anhydre pour le rouge ou terre jaune calcinée), il y a aussi des argiles vertes... Toutes les autres couleurs sont des dérivés obtenus par mélanges. Le bleu ne provient ni de lapis-lazuli, ni d'azurite. Ce bleu, dit bleu égyptien, était fabriqué à partir d'un mélange, pilé et pétri d'eau, de sable, de salpêtre et de limaille de cuivre. Les petites boules obtenues étaient ensuite exposées au feu. En raison du coût élevé de ce produit, nous le retrouvons très peu sur la peinture murale de Vaison.

La technique à fresque consiste à peindre sur un mur enduit de chaux fraîche. Le pigment est alors absorbé et fixé dans une pellicule de carbonate de chaux formée spontanément. A Vaison, trois couches de chaux se superposent. C'est sur la dernière que travaille le peintre.

Enfin, deux très belles mosaïques à la riche polychromie occupent environ 60 m². Elles font partie du grandiose ensemble de pavement retrouvé dans la Villa du Paon, à l'est de Puymin (ensemble fouillé depuis 1966). La construction de cette villa se place entre 70 et 100 après J.-C. Elle semble abandonnée à la fin du IIIe siècle.

Mosaïque prélevée de la Villa du Paon


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