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Verrerie antique, en provenance de Vasio


La Verrerie Antique de Vaison Janick Roussel-Ode
Docteur en archéologie,
spécialiste de la verrerie antique

L'auteur fouillant à proximité de la Villa du Paon dans un niveau riche en tessons, déjà repéré par Y. de Kisch en 1976
Quelques centaines d’objets collectés à Vaison aux XIXe et XXe s. sont aujourd’hui conservés dans une dizaine de musées répartis dans le monde entier. C’est bien peu au regard des milliers de vases qui ont dû agrémenter la vie de la cité voconce, mais ces verres, choisis, au moment de leur découverte, pour leur état de conservation et leur beauté, nous offrent des éléments précieux pour la connaissance des techniques, de l’économie et des courants artistiques qui ont nourri l’antique Vasio.

Les vases les plus précoces, bols moulés monochromes à profil linéaire, appelés "linear cut", produits dans les officines syrio-palestiniennes, révèlent, une intégration de Vaison à des réseaux d’échanges lointains, dès la fin du Ier s. de notre ère. Le verre moulé prend également la forme de coupes à longues côtes, très répandues dans le monde romain au Ier s. de notre ère, mais certains vases vaisonnais de ce type présentent des coloris assez rares, à l’instar d’une coupe moulée en verre blanc opaque. La technique du verre moulé polychrome, très en vogue dans la première moitié du Ier s., et qui donnait des objets de luxe, se retrouve dans quelques vases en verre millefiori ou rubané. C’est également à cette période que les tables de la ville se parent d’une nouvelle vaisselle moulée qui imite les objets en céramique, avec des coupelles biconvexes ou cylindriques, et des types plus rares, connus, à ce jour, à seulement quelques exemplaires dans le monde romain.

Avec le développement du soufflage du verre au Ier s., le vaisselier vaisonnais se diversifie et se multiplie; il se compose alors de nombreuses coupelles et assiettes - au rebord parfois décorés d’anses ondulées ou en volutes -, de flacons, bouteilles, cruches, ou de vases à boire fort variés dont certains reprennent les formes de précieux vases hellénistiques, skyphoi, modioli, canthares. Les décors qui parent les vases de Vaison se révèlent très variés et souvent prestigieux: cabochons appliqués, dépressions, filets en résille, amandes gravées en relief, bichromie. Certaines formes sont très rares, comme les coupes en forme de panier.
Bol translucide et décoré
Le verre soufflé dans un moule, apparu vers le milieu du Ier s., produit des coupes ou bols à décor de cannelures, d’amandes ou de scène de spectacle, qui devaient représenter une vaisselle de luxe.

A partir du IIe s., l’engouement pour les pièces incolores, imitant la qualité du cristal, n’épargne pas Vasio. Toute une série de coupelles ou d’assiettes moulées, à lèvre éversée et marli plat, se retrouve sur les tables de la ville. Certaines pièces sont magnifiquement gravées de facettes qui font parfois de l’objet une véritable dentelle. La gravure en creux, géométrique ou historiée, réalisée à la pointe ou au mandrin, qui agrémente coupes ou gobelets s’est sans doute faite dans des ateliers égyptiens aux IIIe et IVe s. de notre ère; sa présence à Vaison illustre la poursuite d’échanges privilégiés avec l’Orient.

La verrerie funéraire, catégorie la plus abondamment conservée dans le corpus vaisonnais, offre également un panel très intéressant. Ce ne sont pas moins de 16 variétés d’urnes qui ont été récoltées dans les nécropoles de la ville, notamment au lieu-dit Maraudi. Parmi ces urnes, certains vases illustrent des productions de Narbonnaise, sans doute de basse vallée du Rhône, mais d’autres révèlent également des échanges moins courants dans la région –avec des ateliers du nord-ouest de la Gaule, par exemple. Un habitant de Vasio a même ressenti le besoin de choisir une urne assez insolite : il s’agit d’un vase réalisé en plaques de verre soudées entre elles, qui, selon J. Sautel, "possédait une partie supérieure en forme de toit de maison".

Balsamaire en verre coloré
Le petit flaconnage comporte toute une gamme de balsamaires qui illustrent quatre siècles de production. Certains types, comme les balsamaires en forme d’oiseau ou de boule évoquent des fabrications d’Italie ou des ateliers de Lyon. A ces simples ungentaria s’adjoignent des types plus rares: ainsi, des flacons soufflés dans un moule à décor dionysiaque ou en forme de datte, issus sans doute des officines orientales, sidoniennes ou alexandrines.

La richesse du corpus vaisonnais s’exprime également dans la parure, illustrée par un très grand nombre de perles, mais aussi d’éléments plus précieux, intailles, anneaux ou pendentifs, à l’instar d’un petit Priape réalisé en fritte bleue.

Cette rapide synthèse ne laisse qu’entrevoir la diversité du corpus vaisonnais qui, parmi la verrerie de Moyenne Vallée du Rhône apparaît d’une grande richesse. L’inventaire détaillé qui figure sur le moteur de recherche vous convie à découvrir un vaisselier en verre fort intéressant par la beauté et parfois la rareté de ses pièces.



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