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Les vases les plus précoces, bols moulés monochromes à profil linéaire, appelés "linear cut", produits dans les officines syrio-palestiniennes, révèlent, une intégration de Vaison à des réseaux d’échanges lointains, dès la fin du Ier s. de notre ère. Le verre moulé prend également la forme de coupes à longues côtes, très répandues dans le monde romain au Ier s. de notre ère, mais certains vases vaisonnais de ce type présentent des coloris assez rares, à l’instar d’une coupe moulée en verre blanc opaque. La technique du verre moulé polychrome, très en vogue dans la première moitié du Ier s., et qui donnait des objets de luxe, se retrouve dans quelques vases en verre millefiori ou rubané. C’est également à cette période que les tables de la ville se parent d’une nouvelle vaisselle moulée qui imite les objets en céramique, avec des coupelles biconvexes ou cylindriques, et des types plus rares, connus, à ce jour, à seulement quelques exemplaires dans le monde romain. Avec le développement du soufflage du verre au Ier s., le vaisselier vaisonnais se diversifie et se multiplie; il se compose alors de nombreuses coupelles et assiettes - au rebord parfois décorés d’anses ondulées ou en volutes -, de flacons, bouteilles, cruches, ou de vases à boire fort variés dont certains reprennent les formes de précieux vases hellénistiques, skyphoi, modioli, canthares. Les décors qui parent les vases de Vaison se révèlent très variés et souvent prestigieux: cabochons appliqués, dépressions, filets en résille, amandes gravées en relief, bichromie. Certaines formes sont très rares, comme les coupes en forme de panier.
A partir du IIe s., l’engouement pour les pièces incolores, imitant la qualité du cristal, n’épargne pas Vasio. Toute une série de coupelles ou d’assiettes moulées, à lèvre éversée et marli plat, se retrouve sur les tables de la ville. Certaines pièces sont magnifiquement gravées de facettes qui font parfois de l’objet une véritable dentelle. La gravure en creux, géométrique ou historiée, réalisée à la pointe ou au mandrin, qui agrémente coupes ou gobelets s’est sans doute faite dans des ateliers égyptiens aux IIIe et IVe s. de notre ère; sa présence à Vaison illustre la poursuite d’échanges privilégiés avec l’Orient. La verrerie funéraire, catégorie la plus abondamment conservée dans le corpus vaisonnais, offre également un panel très intéressant. Ce ne sont pas moins de 16 variétés d’urnes qui ont été récoltées dans les nécropoles de la ville, notamment au lieu-dit Maraudi. Parmi ces urnes, certains vases illustrent des productions de Narbonnaise, sans doute de basse vallée du Rhône, mais d’autres révèlent également des échanges moins courants dans la région –avec des ateliers du nord-ouest de la Gaule, par exemple. Un habitant de Vasio a même ressenti le besoin de choisir une urne assez insolite : il s’agit d’un vase réalisé en plaques de verre soudées entre elles, qui, selon J. Sautel, "possédait une partie supérieure en forme de toit de maison".
La richesse du corpus vaisonnais s’exprime également dans la parure, illustrée par un très grand nombre de perles, mais aussi d’éléments plus précieux, intailles, anneaux ou pendentifs, à l’instar d’un petit Priape réalisé en fritte bleue. Cette rapide synthèse ne laisse qu’entrevoir la diversité du corpus vaisonnais qui, parmi la verrerie de Moyenne Vallée du Rhône apparaît d’une grande richesse. L’inventaire détaillé qui figure sur le moteur de recherche vous convie à découvrir un vaisselier en verre fort intéressant par la beauté et parfois la rareté de ses pièces. |